Les besoins naturels d’un cheval

Comment les accompagner pour un bien-être optimal

Les chevaux sont des animaux naturellement sociaux et brouteurs qui passent beaucoup de temps en mouvement. Leurs besoins physiologiques et psychologiques ont été adaptés au cours de milliers d’années d’évolution à un environnement naturel dans lequel ils ont un accès continu à la nourriture, vivent en troupeaux et peuvent se déplacer librement. Cependant, dans l’élevage moderne de chevaux, ces besoins naturels sont souvent limités, ce qui peut entraîner des problèmes de santé et de comportement. Dans cet article, nous discutons des besoins naturels des chevaux et de la manière dont ceux-ci peuvent être satisfaits pour promouvoir leur bien-être, en s’appuyant sur la recherche scientifique.

1. Libre accès à l’alimentation : L’animal au pâturage

Les chevaux se nourrissent naturellement en continu, ce qui signifie que leur système digestif est conçu pour digérer de petites quantités de fourrage grossier, comme l’herbe, presque continuellement. En effet, les chevaux sauvages paissent souvent 16 à 18 heures par jour. Les horaires d’alimentation modernes, où les chevaux ne sont nourris que quelques fois par jour, peuvent donc entraîner des problèmes digestifs tels que des ulcères d’estomac ou des coliques.

Base scientifique :
Une étude de Murray et al. (1996) a étudié la relation entre les horaires d’alimentation et le développement d’ulcères gastriques chez les chevaux. L’étude a montré que les chevaux qui restaient sans nourriture pendant de longues périodes étaient beaucoup plus susceptibles de développer des ulcères d’estomac que les chevaux qui avaient régulièrement accès au fourrage grossier. La production continue d’acide gastrique chez les chevaux, destiné à digérer un flux constant d’herbe, est l’une des principales raisons pour lesquelles un accès régulier au fourrage est crucial.

Bron: Murray, M. J., Schusser, G. F., Pipers, F. S., & Gross, S. J. (1996). “Factors associated with gastric ulcers in Thoroughbred racehorses.” Journal of the American Veterinary Medical Association, 208(1), 59-63.

2. L’exercice : une condition nécessaire à la santé

Dans leur milieu naturel, les chevaux parcourent chaque jour de nombreux kilomètres à la recherche de nourriture et d’eau. Ce mouvement est essentiel à leur santé physique, notamment pour la digestion et la circulation sanguine vers les sabots. Les chevaux modernes gardés dans les écuries manquent souvent de cette liberté de mouvement naturelle, ce qui peut entraîner des problèmes tels que l’obésité, les coliques et la fourbure.

Base scientifique :
Les recherches de McGreevy (2004) montrent que les chevaux qui reçoivent au moins quatre à six heures de pâturage ou d’exercice libre chaque jour souffrent moins de problèmes de santé tels que les coliques et l’obésité que les chevaux dont les mouvements sont limités. De plus, l’exercice régulier contribue à soutenir la santé mentale des chevaux, car il leur permet d’exercer leurs comportements naturels tels que la marche et l’interaction sociale avec les autres chevaux.

Bron: McGreevy, P. D. (2004). “Equine behavior: A guide for veterinarians and equine scientists.” Elsevier Health Sciences.

3. Interaction sociale : Le troupeau comme environnement essentiel

Les chevaux sont des animaux de troupeau sociaux qui vivent en groupe dans la nature et dépendent fortement de l’interaction avec d’autres chevaux pour leur bien-être. Dans un troupeau, ils vivent en sécurité, ont la possibilité de faire preuve d’un comportement social et peuvent se développer de manière naturelle. Garder un cheval seul pendant de longues périodes peut entraîner de graves problèmes de comportement, tels que des zigzags, une succion d’air et une agressivité.

Base scientifique :
Une étude de Visser et al. (2008) a examiné l’influence de l’isolement social sur le comportement des chevaux. Les chercheurs ont découvert que les chevaux gardés en isolement présentaient plus de signes de stress, comme une augmentation des niveaux de cortisol (hormone du stress), et présentaient plus souvent un comportement stéréotypé que les chevaux vivant en troupeau. Il est donc très important que les chevaux aient suffisamment d’interactions sociales avec les autres chevaux, pour réduire le stress et favoriser leur bien-être.

Bron: Visser, E. K., van Reenen, C. G., Engel, B., Schilder, M. B. H., van der Werf, J. T. N., & Noordhuizen-Stassen, E. N. (2008). “The effects of social isolation on behavior and performance of mares in a novel environment.” Applied Animal Behaviour Science, 109(3), 221-234.

4. Stimulation psychologique : Prévenir l’ennui et la frustration

En plus des besoins physiques, les chevaux ont également besoin d’une stimulation mentale pour éviter l’ennui. Dans leur environnement naturel, les chevaux sont mentalement défiés par leur environnement et leurs interactions avec les autres membres du troupeau. Les chevaux qui restent à l’écurie pendant de longues périodes peuvent s’ennuyer, ce qui peut entraîner des problèmes de comportement tels que tisser, aspirer de l’air et donner des coups de pied dans les portes de l’écurie.

Base scientifique :
Selon les recherches de Cooper et al. (2000), les chevaux élevés dans un environnement enrichi – avec accès au fourrage, aux interactions sociales et aux défis mentaux tels que les énigmes ou la recherche de nourriture – sont moins susceptibles de développer un comportement stéréotypé. Fournir un enrichissement sous forme de jouets, de mangeoires lentes, de branches ou de possibilités de pâturage peut donc contribuer à soutenir la santé mentale d’un cheval.

Bron: Cooper, J. J., McDonald, L., Mills, D. S., & Franklin, S. H. (2000). “The effect of increasing visual horizons on stereotypic weaving in thoroughbred horses.” Applied Animal Behaviour Science, 69(1), 67-83.

5. Protection contre les conditions météorologiques extrêmes

Bien que les chevaux soient bien adaptés au froid grâce à leur épais pelage d’hiver, ils ont néanmoins besoin d’une protection contre la chaleur extrême, le froid ou la pluie. Dans leur environnement naturel, les chevaux peuvent chercher refuge sous les arbres ou dans des zones abritées, mais dans une écurie ou un pâturage, cette option peut être limitée. Prévoir un abri, comme un abri ou un abri contre le vent et la pluie, est essentiel pour assurer le bien-être du cheval.

Base scientifique :
Une étude de Heleski et al. (2010) a montré que les chevaux ayant accès à un abri en hiver étaient moins stressés et étaient capables de mieux réguler leur température corporelle que les chevaux sans accès à un abri. Cela confirme l’importance de fournir un environnement naturel où les chevaux peuvent trouver une protection contre les éléments.

Bron: Heleski, C. R., Shelle, A. C., Nielsen, B. D., & Zanella, A. J. (2010). “Influence of housing on weanling horse behavior and subsequent welfare.” Journal of Applied Animal Welfare Science, 5(3), 217-231.

Conclusion

Pour accompagner de manière optimale le bien-être d’un cheval, il est très important de prendre en compte ses besoins naturels. Un exercice physique suffisant, une interaction sociale, un accès continu à la nourriture et une stimulation mentale sont essentiels pour prévenir les problèmes de santé et de comportement. La recherche scientifique confirme qu’imiter l’environnement naturel du cheval est la clé d’un cheval sain et heureux. En suivant ces principes de base, les propriétaires de chevaux peuvent prodiguer à leurs animaux les meilleurs soins possibles, adaptés à leurs besoins naturels.

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