Fourrage

Le fourrage constitue la base du régime alimentaire de chaque cheval. Il est essentiel pour une bonne digestion, la dentition, le bien-être et la santé générale de l’animal. Dans cet article, je résume : les différents types de fourrage adaptés aux chevaux, avec leurs caractéristiques, avantages et points d’attention.

Auteur : Katrien le 31/10/2025

1. Foin

Le foin est le fourrage le plus utilisé pour les chevaux. Il est composé d’herbe séchée ou d’un mélange de différentes herbes. Le foin est facile à stocker et à doser. Sa valeur nutritive dépend du moment de la coupe, du type d’herbe et de la méthode de séchage. Il existe deux types principaux :

Foin précoce : Récolté tôt dans la saison, contient plus d’énergie et de protéines, mais est plus tendre et plus sensible à la poussière.
Foin tardif : Fauché plus tard, structure plus grossière, contient plus de fibres mais moins d’énergie.

Il est important de veiller à la qualité : un foin sans moisissure, pauvre en poussière et à l’odeur agréable est idéal pour les chevaux.

2. Ensilage préfané

L’ensilage préfané est de l’herbe semi-séchée qui est emballée hermétiquement (généralement en balles plastiques) et fermente. Il est plus humide que le foin et contient donc plus de bactéries lactiques. L’ensilage préfané est populaire dans les climats humides où le foin est difficile à récolter. Attention : l’ensilage pour chevaux doit être plus sec et exempt de moisissures que celui destiné aux bovins.

Avantages de l’ensilage préfané pour les chevaux :

Sans poussière, ce qui le rend adapté aux chevaux souffrant de problèmes respiratoires.
Teneur en humidité plus élevée que le foin, contribuant à une meilleure hydratation.
Contient souvent plus de nutriments que le foin traditionnel, selon la coupe et le moment de la récolte.
Facile à stocker et moins sensible aux moisissures s’il est correctement emballé.

Inconvénients de l’ensilage préfané pour les chevaux :

Risque de détérioration s’il n’est pas correctement emballé hermétiquement, pouvant entraîner le développement de moisissures ou le botulisme.

Peut être trop riche en énergie et en protéines pour les races rustiques ou les chevaux ayant de faibles besoins énergétiques.

Contient moins de fibres que le foin, ce qui peut augmenter le risque de problèmes digestifs.

L’influence de l’ensilage préfané sur la flore intestinale des chevaux est un point important dans la gestion de la ration. En raison de sa teneur en humidité plus élevée et des produits de fermentation spécifiques, des changements peuvent survenir dans la composition du microbiote intestinal. Cela peut être bénéfique pour certains chevaux, mais chez les animaux sensibles, une transition soudaine vers l’ensilage peut entraîner des perturbations comme des selles molles ou des coliques. Il est donc recommandé d’adapter progressivement la ration lors du passage du foin à l’ensilage, permettant à la flore intestinale de s’adapter facilement au nouveau fourrage.

Tous les chevaux n’apprécient pas l’ensilage de la même manière en raison de son goût et de son odeur. Pour plus d’informations et de fondements scientifiques sur l’alimentation des chevaux avec l’ensilage, voir notamment : Müller, C.E., & Udén, P. (2007). « Preference of horses for grass silages and haylage with different botanical composition, dry-matter content and fermentation characteristics. » Animal Feed Science and Technology

3. Herbe

L’herbe fraîche est le fourrage le plus naturel pour les chevaux et contient beaucoup d’eau, de vitamines et de minéraux. Le pâturage offre de l’exercice et une prise alimentaire continue. Attention aux pâturages riches au printemps : trop d’herbe jeune peut provoquer la fourbure (laminite) ou la diarrhée. Limite le pâturage pour les chevaux sensibles et augmente toujours progressivement le temps de pâture.

Un système de paddock paradise, où les chevaux sont maintenus dans un chemin délimité ou ‘track’ autour d’un pré ou d’un terrain, peut être particulièrement bénéfique pour leur bien-être. Ce système favorise le mouvement naturel car les chevaux sont encouragés à parcourir de plus longues distances à la recherche de nourriture, d’eau et de zones de repos. Cela aide non seulement à prévenir l’ennui, mais soutient également une digestion saine, un bon appareil locomoteur et une bonne condition physique. De plus, cela empêche les chevaux de manger trop d’herbe en une seule fois, réduisant ainsi le risque d’obésité, de coliques et de problèmes métaboliques comme la fourbure. Cette configuration correspond bien au comportement naturel et aux besoins du cheval, contribuant finalement à leur santé et leur bien-être général.

4. Luzerne

La luzerne est une plante légumineuse riche en protéines, calcium et fibres. Elle est souvent donnée en complément, sous forme de granulés, hachée ou mélangée au foin. La luzerne favorise le développement musculaire, mais en excès, elle peut causer des problèmes rénaux chez certains chevaux en raison de sa teneur élevée en protéines et en calcium. Il faut donc la donner avec modération.

Mâcher de la luzerne offre plusieurs avantages pour la santé du cheval. En raison de la structure grossière de la luzerne, le cheval doit mâcher intensivement, ce qui stimule la production de salive et contribue à maintenir un pH stable dans l’estomac. Cela aide à prévenir les problèmes gastriques, comme les ulcères. De plus, la luzerne contient naturellement beaucoup de fibres, de protéines et de calcium, ce qui la rend particulièrement adaptée comme complément pour les chevaux ayant besoin de nutriments supplémentaires, par exemple les chevaux de sport ou les jeunes animaux en croissance. L’absorption lente réduit le risque de boulimie et permet au système digestif de fonctionner de manière optimale. Enfin, la luzerne contribue à une sensation de satiété et aide à prévenir le surpoids, surtout lorsqu’elle est utilisée dans le cadre d’une ration bien équilibrée.

5. Paille

La paille est généralement utilisée comme litière, mais elle peut aussi servir de fourrage, particulièrement pour les chevaux qui ont tendance à prendre du poids facilement. La paille de blé est la plus appropriée ; la paille d’avoine est trop coupante et la paille d’orge peut contenir de la poussière. La paille a une faible valeur nutritive mais beaucoup de fibres, ce qui stimule la digestion. Attention : trop de paille peut causer des constipations.

6. Haylage

Le haylage est similaire à l’ensilage préfané, mais contient généralement moins d’humidité et a une structure plus fine. Il est populaire en Angleterre et en Irlande. Le haylage est appétent et sans poussière, mais doit être conservé avec soin pour éviter la détérioration.

7. Substituts de fourrage grossier

Produits de fourrage compressés : Il existe divers produits compressés tels que les granulés de fourrage et les granulés d’herbe. Ils sont pratiques pour les chevaux ayant des problèmes dentaires ou les chevaux âgés, car ils peuvent être trempés pour former une bouillie plus facile à digérer. Chez Flo Féa, on les appelle : substituts de fourrage.

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Quelle quantité de fourrage grossier un cheval a-t-il besoin ?

La quantité de fourrage grossier dont un cheval a besoin quotidiennement dépend de son poids corporel, de son activité et de son état de santé. En général, il est recommandé qu’un cheval adulte reçoive au moins 1,5 à 2 % de son poids corporel en matière sèche provenant du fourrage grossier par jour. Pour un cheval de 500 kg, cela représente donc entre 7,5 et 10 kg de matière sèche par jour. Cela aide non seulement à répondre aux besoins nutritionnels, mais soutient aussi un fonctionnement intestinal sain et prévient l’ennui.

Matière sèche par type de fourrage grossier pour chevaux

La quantité de matière sèche dans le fourrage grossier varie fortement selon le type. Le foin contient généralement le pourcentage le plus élevé de matière sèche, habituellement entre 80 % et 90 %. Cela signifie que le foin contient relativement peu d’eau et se conserve donc plus longtemps. L’ensilage d’herbe a en revanche une teneur en matière sèche plus faible, souvent entre 40 % et 70 %, selon le stade d’ensilage et la technique utilisée. L’herbe fraîche a le pourcentage de matière sèche le plus bas, généralement autour de 20 % à 25 %, ce qui oblige les chevaux à en manger de grandes quantités pour satisfaire leurs besoins.

Lors de la composition de la ration, il est important de tenir compte de ces différences. La matière sèche est en effet le composant nutritif du fourrage grossier, tandis que la teneur en eau influence principalement le volume et la conservation. En adaptant bien la teneur en matière sèche aux besoins énergétiques et au type de cheval, tu contribues à une alimentation et une digestion saines.

Foin : 80–90 % de matière sèche
Ensilage d’herbe : 40–70 % de matière sèche
Herbe fraîche : 20–25 % de matière sèche

Vérifie toujours la teneur en matière sèche de ton fourrage grossier, surtout si tu alternes entre différents types ou si tu composes une ration pour des chevaux ayant des besoins spécifiques, comme les races sobres ou les animaux ayant de faibles besoins énergétiques. Ainsi, tu maintiens la ration parfaitement adaptée à ton cheval.

Un slowfeeder est une solution d’alimentation pour chevaux qui permet de distribuer le fourrage grossier lentement et de manière dosée. Ce système consiste souvent en un filet solide, un bac ou un râtelier avec de petites ouvertures, obligeant le cheval à prendre la nourriture en plus petites portions. Cela évite l’engloutissement, fait que le cheval mange plus longtemps sa portion et prévient l’ennui. De plus, un slowfeeder stimule le comportement alimentaire naturel, soutient une digestion saine et aide à réduire le risque de surpoids ou de problèmes métaboliques. Les slowfeeders sont particulièrement utiles dans la gestion des rations, surtout chez les chevaux sensibles à une alimentation trop rapide ou qui reçoivent un fourrage grossier limité.

Analyse des fourrages grossiers :

Le Vitalbix Quick Scan Fourrage est un outil pratique qui te donne un aperçu de la valeur nutritionnelle du fourrage que tu donnes à ton cheval ou poney. Le rapport d’analyse détaillé contient les valeurs exactes pour l’énergie, les protéines (où non seulement l’EWpa est affiché, mais aussi le VREp : les protéines brutes digestibles), le sucre, les fibres brutes, la lignine et la matière sèche. Tu n’obtiens donc pas des estimations, mais des chiffres concrets qui te permettent d’ajuster précisément la ration de ton animal.

Ton cheval a-t-il des difficultés à passer d’un type de fourrage à un autre ? Lis la suite ici.